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Parution de deux recueils de poésie aux Éditions Desmos


Viennent de paraître les recueils des deux jeunes poètes Thomas Ioannou et Thomas Tsalapatis, qui seront présents au Marché de la Poésie, les samedi 10 et dimanche 11 juin 2017 sur le stand de Desmos (606).

Thomas Ioannou Thomas Tsalapatis 15, rue Hippocrate Alba Poésie. Édition bilingue. Poésie. Édition bilingue. Traduit du grec par Clio Mavroeidakos Traduit du grec par Nicole Chaperon Collection Desmos/Poésie Collection Desmos/Poésie 160 pages, 15x21 cm, 19 € 96 pages, 15x21 cm, 14 € ISBN 978-2-911427-94-7 ISBN 978-2-911427-71-8




Thomas Ioannou 15, rue Hippocrate


Premier recueil très remarqué, 15, rue Hippocrate nous a donné l’envie de relancer notre collection de poésie grecque contemporaine. Traversé par un questionnement existentiel sans faux-semblants, le recueil interroge un réel douloureux dans un style singulier, entre lyrisme retenu et ironie subtile. Poète intranquille, Thomas Ioannou télescope diverses strates de la langue grecque – du populaire au spécialisé – pour construire des images et des paradoxes qui frappent le lecteur et se gravent dans sa mémoire. L’avenir est sombre et les amours, grevées par l’incommunicabilité entre les êtres, nous dit Ioannou, jeune poète pessimiste mais pas désespéré, qui ouvre et ferme 15, rue Hippocrate sur l’image du mouvement – mouvement de l’écriture, mouvement de l’existence –, dernière liberté en ces temps difficiles.


Du côté de la critique « Un monde poétique stable, sans maladresses ni superflu, qui se déplace d’un paysage clairement personnel vers le plus général, vers ce qui est commun à tous, ce qui compose l’existence. » Chrysa Spyropoulou, revue Ta poiitika, 12/2012 « Thomas Ioannou possède du talent, du sentiment lexical, une culture poétique et la passion de la poésie. » Anna Afentoulidou, Nea efthyni 03-04/2015

Extrait

Pour le repos des yeux

Tu as rendu mes larmes publiques Des hommes-gouttes qui tombent dans le vide Pour se racheter de toute la beauté Qu’ils n’ont supporté de voir Espérant s’évaporer avant La collision et voir La larme du temps rouler sans douleur Des hommes suspendus Au-dessus de la solitude Accrochés à une paupière Et quand celle-ci finit par se fatiguer De les soutenir Ils se sont abandonnés Gouttes de fraîcheur dans le jardin céleste Mais toi qui sais Que seule une larme peut Courir plus vite que la lumière Tends la main Retiens mes larmes Avant qu’elles n’éclatent en sanglots Car la terre est dure Et jamais les yeux N’y trouveront le repos

 

Thomas Tsalapatis Alba

Alba se lit d’une traite. Dès les premiers vers, le lecteur est happé par le mystère de cette Alba insaisissable, ville d’abord, puis femme et, très vite ni l’une ni l’autre ou les deux à la fois. Chaque quartier d’Alba est un monde et tous ces mondes se dévoilent un à un, au rythme des jours de la semaine – chaque jour engendrant une nouvelle Alba – qui donne le sentiment d’un temps figé ou infini, sans passé ni avenir. Tout au long de ce parcours écrit dans une prose poétique compacte, sèche et vive – dont le rythme est créé par un usage subtil de la répétition et de la variation –, s’interpose l’autre Alba, la femme. Elle observe le monde et soi-même, à la fois proche dans ses postures, ses gestes simples que saisit le poète, et distante, mystérieuse car frappée de mutisme. Thomas Tsalapatis s’empare de la cité aride qui l’entoure et l’observe comme à travers un kaléidoscope, laissant chacun reconstituer l’identité d’Alba. Et il nous offre une vision métaphorique de la réalité grecque qu’on n’oublie pas de sitôt.

Du côté de la critique

« Avec Alba de Thomas Tsalapatis, la nouvelle génération de nos poètes montre les dents ».

Christos Anghélakos, Bibliothèque, 12/01/2016.

« En lisant le deuxième recueil de Thomas Tsalapatis,

il nous est impossible de nous sentir, ne fût-ce qu’un instant, hors d’Alba. »

Panagiotis Longhinidis, Bookpress, 24/01/2016.



Extrait


DANS LE PREMIER QUARTIER D'ALBA, les oiseaux plongent dans le ciel comme des pierres. Dans le premier quartier d’Alba, celui que l’on rencontre d’abord et que l’on quitte en dernier. Ici, les montées refusent de se faire descentes. Ici, la durée des itinéraires est toujours de dix minutes. Tous les itinéraires. Quels que soient la distance, le moyen de transport. Quels que soient le rythme du pas, la vitesse de l’engin. Toujours dix minutes. Ici. Dans le premier quartier d’Alba.

*

Cette fille du nom d’Alba chaque matin court à son miroir pour demander à cette ride infime combien longue était la nuit passée et quelle distance elle a parcouru dans son rêve


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