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À paraître: Alba de Thomas Tsalapatis



Deuxième publication de la collection Desmos/Poésie consacrée aux jeunes poètes grecs, Alba se lit d’une traite. Dès les premiers vers, le lecteur est happé par le mystère de cette Alba insaisissable, ville d’abord, puis femme et, très vite, ni l’une ni l’autre ou les deux à la fois. Chaque quartier d’Alba est un monde et tous ces mondes se dévoilent un à un, au rythme des jours de la semaine – chaque jour engendrant une nouvelle Alba – qui donne le sentiment d’un temps figé ou infini, sans passé ni avenir. Tout au long de ce parcours écrit dans une prose poétique compacte, sèche et vive – dont le rythme est créé par un usage subtil de la répétition et de la variation –, s’interpose l’autre Alba, la femme. Elle observe le monde et soi-même, à la fois proche dans ses postures, ses gestes simples que saisit le poète, et distante, mystérieuse car frappée de mutisme. Thomas Tsalapatis s’empare de la cité aride qui l’entoure pour l’observer comme à travers un kaléidoscope, laissant chacun reconstituer l’identité d’Alba. Et il nous offre une vision de la réalité grecque qu’on n’oublie pas de sitôt. Thomas Tsalapatis est né en 1984 à Athènes. Il a fait des études théâtrales à l’Université d’Athènes. En 2011, il a publié son premier recueil, L’aube est un massacre, monsieur Krak, qui lui a valu le Prix d’État du jeune auteur 2012. Alba est son deuxième recueil, paru en 2015 et adapté au théâtre en 2017, dans une mise en scène de Konstantinos Hadzis, à la Fondation Mihalis Cacoyannis. En 2016, il a écrit les textes de la pièce Rappel qui a été mise en scène par Théodoros Terzopoulos au théâtre Attis. Ce texte a été publié aux éditions Mov skiouros sous le titre Etranglement. Il est rédacteur pour les quotidiens Efimerida ton syntakton, Epohi et plusieurs journaux et revues en ligne. Tous ses textes sont disponibles sur son site http://tsalapatis.blogspot.gr/.

Traduit par Nicole CHAPERON.

Édition bilingue. 96 pages, 15x21 cm, 14 € / ISBN 978-2-911427-71-8

Disponible auprès de la Librairie Desmos ou de votre libraire habituel dès le 15 mai prochain.

 

Extrait

Dans le premier quartier d’Alba, les oiseaux plongent dans le ciel comme des pierres. Dans le premier quartier d’Alba, celui que l’on rencontre d’abord et que l’on quitte en dernier. Ici, les montées refusent de se faire descentes. Ici, la durée des itinéraires est toujours de dix minutes. Tous les itinéraires. Quels que soient la distance, le moyen de transport. Quels que soient le rythme du pas, la vitesse de l’engin. Toujours dix minutes. Ici. Dans le premier quartier d’Alba. * Ici les arbres grandissent nus. Les raisins donnent vie et vieillissent en quelques heures. Suc, chair, leurs secondes amoncelées. Certaines fois, jours de calme floraison, les nuages descendent jusqu’en bas. Ils plongent dans des mers, des lacs, des tasses. Il ne pleut pas, mais les récipients restent pleins. La seule chose sûre, c’est qu’ici aussi la nuit tombe Mais seulement à moitié. Ainsi, plus on est petit plus on voit d’aubes

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