Dans ces drames enfermés dans le microcosme d’une île de l’Égée ou d’un quartier d’Athènes se dessine l’univers sombre et mélancolique de l’auteur des Petites Filles et la mort.
Le grand nouvelliste grec Alexandre Papadiamantis (1851-1911) y déploie des motifs majeurs de son œuvre : l’impossibilité de trouver sa place parmi les hommes et l’acceptation résignée d’ « être seul au monde », comme il aime à l’écrire, qui prennent la forme d’une destinée, ou d’une vocation imposée par la nécessité, et surtout la mort brutale de l’enfant, qu’il faut entendre comme un refus fantasmé de la procréation et de la naissance devant la vanité et la dureté sans espoir de l’existence :
« C’est comme si ne trouvaient jamais fin
La peine et le chagrin des humains »
(Le Chant funèbre du phoque).
R.B.
Considéré dans son pays comme le grand prosateur classique des lettres grecques, Alexandre Papadiamantis (1851-1911) est l’auteur de quelques romans historiques et surtout de cent soixante-dix nouvelles dont la plupart ont pour cadre Skiathos – en mer Égée – son île natale. Solitaire bohème, écrivain décalé qui refusait l’intégration sociale et les modes littéraires, il a créé sous l’apparence trompeuse de sa petite patrie une œuvre profondément symbolique, sensible au destin des égarés de la vie, ceux pour qui « le droit chemin était perdu », écrit-il en citant L’Enfer de Dante.
PAPADIAMANTIS ALEXANDRE Rêverie du quinze-août
traduit du grec par René Bouchet
Éditions Cambourakis, 2014
ISBN : 9782366240924
Poids : 0,1140kg
Nombre de pages : 144