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À ses débuts, elle a consacré des poèmes à la salade, au repassage, à la vaisselle, sur un ton guilleret masquant la gravité secrète du propos. Avec le temps, la poésie d'Athina Papadàki s'est faite moins directement réaliste, plus dense, plus sombre aussi sans doute, mais elle persiste à dessiner, de recueil en recueil (douze à ce jour), une sorte d'autobiographie poétique - sans anecdote, au plus près de l'essentiel -, un portrait de la femme à tous ses âges et dans tous ses états : enfant, jeune fille, épouse, mère, amante, femme d'intérieur ou d'extérieur. La poésie peut s'emparer ici de n'importe quel sujet : un chapeau, les sous-vêtements féminins, un avortement.. L'humble image des travaux d'aiguille y revient comme un leitmotiv.

On assiste dans ses poèmes à un va-et-vient perpétuel entre le dedans du corps et le dehors, l'infime et l'immense, l'intime et l'universel ; et aussi entre le monde réel et celui du rêve - comme si réel et rêve étaient les deux faces d'une même pièce, comme si l'un était le trésor caché que l'autre permet d'atteindre et vice versa.

On a pu voir en elle l'héritière de Nikos Karoùzos et Kiki Dimoula. Elle a en commun avec ces grands anciens l'audace dans les images et l'art de personnifier jusqu'aux notions les plus abstraites. Chez elle comme chez eux, tout est vivant, charnel, tout respire. Et comme eux, elle ne ressemble à personne.

PAPADAKI ATHINA Cent-vingt poèmes

12,00 €Prix
  • traduit du grec par Michel Volkovitch

    Éditions Miel des anges, 2020

    ISBN : 9791093103693

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